Ptataz / Diversion en dix versions

Ptataz s’inspire d’un quatrain d’Émily Dickinson.
Ann Jacoby a prêté sa voix pour une diction américaine, inspirant les variations créées par Ptataz.
Autour du façonnage de la langue pour divertir, s’engage un set de traductions homophoniques libres, multiples et joueuses.
Cédric Collinet les compose musicalement. Les dix versions que je vous propose reprennent des thèmes chers à Emily Dickinson et qui ont jalonné sa vie. Dans une transposition homophonique sortir de la traduction classique pour jouer avec la forme énigmatique de sa poésie en divertions.
Faire diversion en dix versions d’un même quatrain c’est pour moi donner la vision d’un travail de l’intime dans le creusement des différents sens cachés impossibles à tous expliciter face à une santé précaire se préserver par rapport au tumulte du monde qui demande tant de compromis et de soumissions.
Plus que des valeurs de respect et d’humilité.
Envoyer des bouquets de fleurs et quelques mots de correspondance accompagnés d’un poème c’est une manière d’exprimer au singulier l’attention et le soucis de l’autre dans les simples gestes d’un balayeur où d’une balayeuse des troubles et des cris énervés d’un monde en dissonance pour donner à entendre l’expression suivante puisée dans un courrier qu’Emily Dickinson adressa à Higginson un ami éditeur.
Puis il y a dans le verger un bruit silencieux - que je laisse entendre à certains.

Les thèmes saillant
La permanence du deuil
Les receptions autour du piano
La cuisine la gestion domestique
La litterature de l’intimité
La cause des indiens et l’abolition de l’esclavage
Amours déçus et impossibles
L’Esprit rebelle dans le cadre contraint d’une santé précaire

Emily Dickinson

A Sloop of Amber slips away
upon an Ether Sea
And wrecks in peace a Purple Tar
The son of Ecstasy -

un voilier d’ambre se glisse au loin
sur une mer étheré
Et sombre en paix pourpre de Tyr
Ce fils de l’extase aussi -

J1
En cette année 1883 Gilbert le neveux d’Emily meurt du typhus
Petit voilier dans les limbes s’en est allé
au bord de l’éternel ciel
Se vraque en pièces ton pompon se tire
T’assomme net, t’oxit -

2
Eux s’offrant bière ambrée lipeuse à souhait
épais noceurs assis
en purs complices en fétards
se saoulent aux fantaisies -

3
Emily Dickinson passe en cuisine
Un seau plein de babeur se mixe au fouet
une bonne heure ressuie
En cake, et d’épaisses part de tarte
au feu sec t’assis -

4
Emily lit Charly Dickens

son père né à Landport pour dettes fut mis au frais
puis au Marchalsea
en circonvolutions il décrit au mitard
des leçons cocasses et rit-n

5
Emily Dikinson découvre la cause des indiens
Une louve aux flanc bercé, lèche à souhait
un pauvre loupiot assis
En vrai que pèse ce pur peuple retord
Au son fou d’acrasie -

6
On se loupe en chambre se quitte en mai
au pont du mois d’Aout, t’es déçu !
enfin s’improvise au plumard
leçon d’extra qui suit -

7
En vraies jambes lisses ah houai !
un pulpeux nectar t’assiste
en boucle sur deep Purple
ce pur son ouf fatrasseries -

8
Un chelou pur flambeur j’y explose le nez
uppercut au désir scié
Remis en place, Il pisse du tarin
A le sum d’extasy -

9
Une chatte rousse se lipse en noir
Se dresse ses taitons perçés
Te vrac en place son Punk pétard
t’assomme, ses fesses te scient -

10
Et seules on peut s’entendre en excès
Ton Jupon s’étale ici
En vrille se plisse ta pulpe se tord
Cette somme d’extase me suit -

Vous dites que j’avoue la faute mineure - et omets l’importante -
C’est que je peux voir l’orthographe - tandis que l’Ignorance qui est invisible -
Est la responsabilité de mon Précepteur -
Vous me trouvez incontrôlée - je n’ai pas de tribunal

Le marin ne peut voir le nord - mais il sait que la boussole le peut

Quant à fuir les hommes et les femmes c’est parce qu’ils crient en parlant de choses sacrées - et embrassant mon chien - lui et moi n’avons rien contre eux, pourvu qu’ils existent de leur côté.

Faire diversion en dix versions d’un même quatrain c’est pour moi donner la vision d’un travail de l’intime dans le creusement des différents sens cachés impossibles à tous expliciter.

Emily envoie des bouquets de fleurs et quelques mots de correspondance accompagnés d’un poème c’est une manière d’exprimer au singulier l’attention et le soucis de l’autre dans les simples gestes d’un quotidien face aux troubles et aux cris énervés d’un monde en dissonance pour donner à entendre puisée dans un courrier qu’Emily Dickinson adressa à Thomas wentworth Higginson son ami éditeur.

Puis il y a dans le verger un bruit silencieux - que je laisse entendre à certains