Qui sommes nous ?

La balayette à ciel est un collectif, un studio-label dont l'objectif déposé est de balayer l'univers sale pour tendre vers l'instant magique...
Elle fut fondée le 14 mai 1984 à Beauvais, son lieu de prédilection. Donc, plus de 30 ans d'aventure artistique...

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Histoire de la Balayette à Ciel

Au début, il y a Jean-Marie, Éric, Jérôme Chat (dit Chacha) et moi-même. On fait de la musique autour de mes chansons. Plus tard, il y aura aussi Enodie et Sylvie. On joue beaucoup : au cinéma de Saint Just en Chaussée, à l’ASCA, à la foire Expo sur le plateau de FR3 Picardie. On fabrique notre 45 tours : « Tout ça c’est du cinéma ». En même temps, Éric a envie de faire un spectacle de marionnettes à fils : « Remue-Ménage ». Et moi, un spectacle de théâtre : « L’histoire merveilleuse d’Helzäévégode » Avec Pierrot qui tient à la fois la régie son, la régie lumière et la régie vidéo. 3 aventures imaginaires, c’est la base de notre coopérative : on dépose les statuts de la Balayette à Ciel à la préfecture de Beauvais, le 8 mai 1984 avec l’adage suivant : « nettoyer l’univers sale pour tendre vers l’instant magique »

Un tout petit peu plus tard, arrivent Daniel et Jean-Marc. Ils jouent, ils chantent et ils provoquent dans les rues de Bourges, de La Rochelle, de Lorient, d’Aurillac. Je me joins à eux. Nous formons un trio sacré, notamment à Lorient en 1986 où le journal de Galice nous met en haut de l’affiche du festival. Nous bloquons la grande avenue du Palais des Congrès pendant 10 jours avec la complicité des CRS, et le public est immense chaque soir. J’emporterai à Beauvais, cette envie de chanter à l’extérieur des salles de spectacles et des officialités. Je chanterai durant 20 ans dans les restaurants ou sur les terrasses de la rue du 27 juin. J’en garderai cette conscience de fantôme propre au pianiste de bar et aux petits métiers de la Rue dont nous parlait si souvent Jean-Marc.

Un peu plus tard, arrive Jef, guitariste, compositeur. Il accompagne Leny Escudero depuis longtemps et bien d’autres tours de chants. Nous allons monter un opéra pour un seul homme ; « Foxachante », mis en scène par Jacotte et Pascal et mis en lumière par William, que nous jouerons à Paris dans une série de trois soirées. De cet opéra, naîtra notre duo que nous jouerons de nombreuses fois là aussi à Paris puis à Beauvais, puis rebondissons encore à travers deux groupes de rock. Nous enregistrons avec Bilbot à la basse acoustique et Erico aux saxophones, notre premier album : « Les images de vie oubliée ». Une vaste amitié se tisse au même moment avec Christophe Laparra et son théâtre de Paille. Nous partons en tournée sous chapiteau à travers toute la France pour un vaste cabaret intitulé « Les Cas Barrés ».

Un peu plus tard encore, arrivent Philippe, accordéoniste et Jérôme Ji (dit Jiji). Nous formons un trio de chansons acoustiques et jouons un peu partout, y compris à Lyon, à Paris, à Brest, à Brasparts, finissant par enregistrer mon second album : « Pêche et Pomme ». Fin août 2005, nous fêtons à Frocourt, notre première Rêverie pour les 20 ans de la Balayette.

Puis, la Balayette va encore s’agrandir car Jérôme Ji va rapporter ses propres groupes : Yoman’ (Folk), les Diabl’hautains (Musiques de films), La Norme (autour des chansons de Michel K). Et Philippe fait de même avec les siens : Gadgé Tavaritch (musique Swing Manouche), Patrick Fauvart (chansons coups de gueule) et Luciana (Chansons brésiliennes). On est à présent en 2007. La Balayette représente à peu près une dizaine d’aventures musicales.

Mes chansons repartent pour de nouvelles aventures avec la fabrication de deux nouveaux albums : « L’Écluse » sur la vie des mariniers et la présence de l’eau dans notre vie et « Vacance » sur le sens de la vacuité et de l’absence au sein de nos sociétés. Nous accomplirons alors une tournée d’une vingtaine de dates à travers toute l’Oise. 3 musiciens ont renforcé notre groupe : Fabrice à la contrebasse, Thompson aux percussions, Accacio au cavaquino ainsi que 3 techniciens : Doumey et Matthieu au son et Rachid aux lumières. L’arrivage de la tournée a lieu alors dans un port étrange où Daniel Béghin a décidé de faire une large rétrospective de toute son œuvre avant de s’enfuir dans le cosmos.

Nous fêtons nos trente ans de Balayeurs au travers d’une quatrième Rêverie à la Maladrerie Saint Lazarre, en y invitant des chanteurs de prestige que nous aimons et avec qui nous partagerons des instants de scène : Téofilo Chantre, Eric Toulis, Jean Guidoni. Nous sommes en 2014, et la coopérative va ouvrir encore davantage ses portes : place à la seconde génération et place à Julien, Cengiz, Maxence, Hugo, Antoine,Claire et tous leurs amis qui deviennent d’un coup, d’un seul : Balayeurs entrainant une véritable pépinière de groupes : Katabou, Halti, Mojo-Jojo, Buée, Pierre et ses troubles, Bright C., T-A-O sans oublier Callegari,Ptataz, Benkofski, So Watt, Tant Suspendue et le Bruit des Vagues. Pendant ce temps, la Balayette ouvre son studio, permettant à l’ensemble de ses groupes d’enregistrer des maquettes, voire des premiers albums, et offre à l’ensemble de ses adhérents, des stages de formation : percussions africaines avec Charlie, slam avec Tiday et Thomas, musiques assistées par ordinateur avec Lucien. L’École de la Balayette est de plus en plus présente dans les lycées, les collèges, les écoles, les prisons et les associations socio-culturelles grâce à Jérôme Ji, Frédérique, Hubert et Patrice…

Jérôme Ji et Philippe rebondissent dans de nouveaux projets qu’ils concrétisent professionnellement à travers diverses résidences : Nijinski et Square pour Jérôme et Chaloupée puis Phil et Tophe pour Philippe. Un nouvel équipage aussi : le trio de chanteuses : « Entre Elles » qui chantent dans les maisons et les salles de fêtes. Mais la Faucheuse ne permettra qu’un voyage très court de ce trio au cœur de la Balayette…

Pour moi, un nouveau cap est franchi en allant jouer mes nouveaux répertoires dans les maisons à travers des soirées organisées par les habitants eux-mêmes. Je retrouve mon ami Jef et son amie Cécilou. Nous fabriquons 6 nouveaux albums et le concept d’Antispectacle dans des soirées Chansons en Secret que nous jouerons aussi dans des galeries avec la complicité de quelques plasticiens : Ptataz, Maloovia, Chantal Vienne de Nattes, Jean-Michel Savary, Fabien Savary, Loïc Dupuis, Hervé Hemme. S’en suivra une vaste collaboration avec l’association Hors Cadre, avec qui nous réalisons l’installation musicale et plastique : « Paroles du Balayeur Collectif », accueillie pendant 4 semaines par la médiathèque du centre-ville de Beauvais et que vous pourrez visiter tout au long de ces 2 jours…

Nous sommes en 2024. La Balayette a plus de 20 projets. Car arrive alors la 3° génération de Balayeurs. Ils et Elles s’appellent Eulalie, Louise, Quentin, Tom, les Victors, Jules, Tawfik, Sulivan, Richie, Baptiste, Léna… Ils et Elles amènent leurs expériences de nouveaux musiciens à travers leurs groupes qui s’appellent : Amadeus Boubakhar, Picky Players, La Fée Verte, Crazy Church, Hérifara, Ogame. Jurons qu’ils et elles raconteront à leurs petits-enfants, l’histoire de la Balayette et de toutes ses Rêveries et qu’ils traverseront ainsi le 22°siècle !!!

Trois questions à Philox , le fondateur de la balayette

1-Qu’est-ce que la Balayette à Ciel ?

On pourrait dire bien des choses. On pourrait dire : c’est un collectif de musiciens de la région. On pourrait dire : c’est une coopérative, une mutualité collectant les idées anarchistes, utopistes, protestataires. Mais en fait, il n’en est rien. La Balayette à Ciel, c’est un rassemblement de techniciens de surfaces imaginaires, une fraction outillée de ses petits balais qui s’ébroue au bord de l’horizon sous l’adage suivant déposé dans le journal officiel de la république française, le 14 mai 1984 : « Balayer l’univers sale pour tendre vers l’instant magique ».

2-Que font les Balayeurs Célestes ?

Certains comme les TAO, groupe de musiques africaines vont faire danser les gens dans les rues, dans les écoles, dans les bistrots. D’autres comme les « Phil et Tophe » ou les Nijinski, groupe de scatpoptranstrad pour l’un et de chansons brûlures pour l’autre, vont apporter leurs spectacles sauvages sur les scènes nationales, préfectorales, sous-préfectorales, cantonales, vicinales. D’autres comme Callegari, Ptataz, ou Buée préparent leur album dans le studio-placard de la Balayette à Ciel. D’autres enfin comme Pierre et ses Troubles ou Philox-Cécilou-Jef Rossi vont distiller leurs chansons en secret par la complicité des habitants qui organisent eux-mêmes leurs soirées. On approche ainsi de la périphérie de ces instants magiques tant attendus !!!

3-Qu’est-ce qu’être Balayeur céleste en 2024 ?

La parenthèse historique que nous traversons est une telle parodie de la salissure intérieure que notre mission de Balayeur nous appelle au front 24 heures sur 24. La brutalité sanitaire et sécuritaire nous amène à inventer de nouvelles fêtes étranges et calmes avec des musiciens silencieux et doux. Il n’y a dans ce contexte de place pour la relation Public-Artiste, mais des habitants qui s’organisent et font appel à des habités. Qui sont les habités ? Nous autres Balayeurs munis de nos dispositifs d’étrangeté pour des espaces précis de la maison : cuisine, salon, cave, grenier, jardin, cour, trottoir…
Si votre cœur vous le dit, c’est alors sans aucun doute qu’il est urgent d’inventer de nouveaux rituels, de nouvelles fêtes, de nouvelles utopies, de nouvelles sorcelleries ! Alors, faites confiance aux Balayeurs Célestes ! Et que la fête commence et se poursuive pendant très longtemps !

Nettoyer l’univers sale et tendre vers l’instant magique

Le 8 mai 1984, naissait à la préfecture de Beauvais, un bébé association répondant au doux nom de «La Balayette à Ciel » et se donnant pour principe d’action gravé en lettres d’or dans le journal de la République de ce jour-là :

Balayer la crasse environnante, nettoyer l’univers sale et tendre vers le spectacle sauvage ou l’instant magique

Derrière ce nom, va se forger un peuple entier… Les gens de la Balayette considérant que du côté des étoiles, soit au-dessus de nos têtes, se cachent dans le ciel de nos idées et de nos rêves, pas mal de brumes et de nuages qu’il vaut mieux par souci de lumière, de temps à autre consciencieusement chasser !

Outillés d’un petit balai et d’une pelle ? Certes, oui ! Mais aussi de toutes sortes de menus grigris : chansons de tous étages, contes et légendes à venir, marionnettes, sculptures, tableaux, vidéos, musiques et autres témoins de l’au-delà… Ils iront les uns et les autres donner des fêtes étranges et calmes et s’inviteront à votre table ou encore là où vous n’auriez jamais cru : bouts de trottoir ou coins de la rue, préaux d’école, auberges, arrière- salles de bistrots, et puis de temps en temps aussi, un théâtre officiel : le Chapiteau de la Balayette poussé comme un champignon en bas de votre rue !!!

Après 40 années d’existence où la Balayette à Ciel n’a cessé de multiplier ses propositions d’instants musicaux autant que poétiques, diversifiant tant dans ses approches formelles (cabaret, rock, café-théâtre, spectacles pour enfants, concerts, récitals, installations, poésie chez l’habitant) que dans ses volontés de diffusion (municipalités, écoles, F.J.T, centres culturels, festivals...), le temps est arrivé pour nous de revendiquer une chanson et une musique résolument attachées à la Rêverie du Monde, une chanson et une musique qui soient un pari sur la prise de parole et le pouvoir des mots et des notes. Et qui, ce faisant, doivent trouver naturellement place aux côtés des mastodontes de la diffusion culturelle.

Car, le Balayeur a toujours besoin d’un public ou simplement d’auditeurs, ou plus simplement encore, d’habitants prêts à partager.

Cette idée de défense d’une telle chanson ou d’une telle musique est au coeur des objectifs de la Balayette à Ciel. Et l’expérience vécue jusqu’à présent dans nos multiples lieux de création nous amène à prendre désormais la diffusion de nos instants musicaux sous un angle plus efficient qui nous autorise les moyens d’une certaine autonomie.

C’est dans ce sens que la Balayette à Ciel, peu à peu, s’est constituée en synergie d’artistes, en coopérative à géométrie variable, en émetteur d’utopies dingophiles, élargissant ses propositions artistiques à la musique instrumentale avec en sous-main l’objectif de se construire comme un label rassemblant un éventail musical représentatif de la Création Internationale Balayeuse au sein duquel, la chanson et la musique de notre cru auraient toute leur place.

La mobilité de cette structure nous permettra aussi de proposer en partenariat avec les associations qui soutiennent notre action, des programmes autour de cette musique-là. Et notamment en direction des petits lieux ordinairement désertées par les manifestations culturelles, et des habitants demandeurs de partages, pour qui la poésie de la vie est autre chose qu’un shopping culturel permanent, permettant de parfaire la voracité jamais rassasiée de son développement personnel !!!

C’est dans ce sens que la Rêverie de la Balayette à Ciel prend toute sa forme pour signer ainsi sa cinquième édition !

Que ses chants et ses lumières puissent vous allumer pendant ces 48 heures de fête!

lnterview

Relève assurée pour la Balayette à ciel

Balayer en quelques questions, quarante d’histoire de l’association ressemble à un gageure. Fondée en 1984 par Philox, artiste incontournable de la scène beauvaisienne, l’aventure a connu des hauts et des bas, des arrivées, des départs, des disparitions. D’instants de grâce en désillusions, l’association est parvenue à surmonter les tempêtes et n’a jamais été aussi vivante. Philox ( chanteur et fondateur) ne quitte pas le navire mais invite la jeunesse à prendre le relais. Julien Laurent, 33 ans, chanteur et bassiste de plusieurs groupes, incarne la relève.

Comment avez-vous connu Philox ?

Julien : Qui ne connait pas Philox à Beauvais ? Quand j’étais petit, il enseignait dans mon école. Je l’ai croisé toute mon enfance dans les rues, sa guitare à la main. A l’adolescence, je l’ai retrouvé dans les restaurants et les bars où tous les musiciens de la région venaient se produire. Quand je me suis mis à jouer de la guitare, j’ai compris qu’on appartenait à la même famille.

Philox : Pendant quarante ans, j’ai souvent songé à tout arrêter. C’était trop dur, trop fatiguant. Je me demandais comment la Balayette pourrait continuer et se déployer. Avec Julien, s’est édifiée une connivence. La confiance s’est installée. Je crois qu’il me voyait un peu comme un Zazou, au début …

Comment définir l’esprit et les objectifs de la Balayette ?

Philox : offrir à tous ceux qui ont envie de faire de la musique, un lieu de rencontre. Nous avons un studio qui permet aux jeunes musiciens de rendre leur production plus professionnelle, une salle de répétition. Nous organisons aussi des formations pour les initier à des logiciels de production musicale. Bref, on leur permet de sortir de leur chambre ou de leur garage pour rencontrer leur public. Quand on crée, on peut vite se sentir fragile, vulnérable. Accompagné, on se sent plus fort. Notre objectif c’est de dessiner des itinéraires Bis de la culture.

Julien : être balayeur, aujourd’hui, c’est continuer d'œuvrer pour la beauté au quotidien, modestement! Notre idéal, c’est de générer une scène locale, une grande famille qui crée ensemble, se soutient, s’enrichit. C’est aussi de perpétuer l’esprit d’une musique live, festive et accessible à tous, de donner l’envie à la jeunesse de Beauvais de se retrouver « en vrai » pour partager un moment convivial. Une manière de lutter contre les écrans et les réseaux sociaux qui démolissent la culture de la fête.

Et pour la prochaine décennie, quels sont vos projets ?

Philox : Nous avons 3650 jours pour marier les arts. C’est mon rêve le plus cher. Créer des passerelles avec des plasticiens, des écrivains, des vidéastes, des danseurs, des marionnettistes. Inventer une pépinière créative, joyeuse, vivante.

Julien : faire renaître la fête à Beauvais, bien sûr. Mais aussi créer une alternative à la pratique musicale pour tous. On voudrait tester de nouvelles pédagogies innovantes et collectives. Tous les styles seraient invités. Notre objectif ? transmettre la joie de faire la musique.